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Cette punaise est diabolique

La Punaise diabolique est une espèce exotique envahissante originaire d’Asie. Elle a été observée pour la première fois en France en 2012. Aujourd’hui la majorité des départements français a été colonisée et notamment la Gironde.

La surveillance est de mise dans les cultures d’arbres fruitiers et de maraichage car les dégâts occasionnés par la punaise diabolique sur les bourgeons floraux et les fruits peuvent entrainer une baisse de rendement.

PRÉSENTATION


La punaise diabolique est de grande taille, de 12 à 17 mm de long et de 7 à 10 mm de large. C’est un ravageur polyphage (alimentation variée), elle peut s’attaquer à 170 espèces végétales. Elle se nourrit surtout des organes reproducteurs des plantes.

La Punaise diabolique possède des caractéristiques particulières permettant de la différencier des autres espèces de punaises européennes de la même famille.

Pour reconnaitre la Punaise diabolique adulte, il existe 5 critères indispensables :

  • Absence d’épine sous l’abdomen.
  • Tâches brunes allongées sur les membranes des ailes antérieures.
  • Alternance de blanc et de noir sur la partie aplatie qui dépasse latéralement de l’abdomen (en face dorsale).
  • Quasiment aucun poil sur la face dorsale.
  • Antennes foncées avec des anneaux clairs (à la base et au sommet de l’article IV et à la base de l’article V).

Pour reconnaitre les larves de Punaise diabolique à partir du stade II, 4 critères doivent être mis en évidence : 

  • Tête rectangulaire avec une paire d’épines devant les yeux.
  • Une série d’épines sur les côtés du thorax.
  • Pattes foncées avec des tâches blanches.
  • Antennes noires avec une tâche blanche (à l’extrémité de l’article III).

CYCLE DE VIE


Le cycle de la Punaise diabolique comprend un stade œuf, cinq stades larvaires et un stade adulte. 

En Europe, la Punaise diabolique effectue une à deux générations par an.

Les œufs blanchâtres et arrondis sont pondus par plaques à la surface des feuilles des plantes hôtes, en été. L’éclosion a lieu 3 à 6 jours après la ponte. Les larves de stade I (rouges avec la tête et le thorax noirâtres) restent sur les œufs. Les larves de stade II se dispersent et commencent à se nourrir en piquant les végétaux.

Chez les populations qui ne réalisent qu’une seule génération par an, les jeunes adultes ne sont matures sexuellement qu’au bout d’un an (l’été suivant). A l’automne ils doivent chercher des abris secs comme les écorces d’arbres morts, les crevasses de bâtiments ou à l’intérieur des maisons pour passer l’hiver. Ces infestations des habitations sont toutefois sans impact sur la santé et animale. L’hivernation prend fin au printemps quand les adultes recommencent à se nourrir. La reproduction se déroule ensuite durant le printemps et l’été.

SYMPTÔMES


Parmi les plantes hôtes d’intérêt économique, attaquées par la punaise diabolique, figurent plusieurs arbres fruitiers, comme les pêchers, nectariniers, pommiers, poiriers mais aussi les noisetiers, les kiwis, ainsi que la vigne. Les petits fruits sont également attaqués, ainsi que les plantes herbacées telles que les légumes, les plantes ornementales et les grandes cultures (maïs, soja).

La Punaise diabolique se nourrit essentiellement des organes reproducteurs des plantes, et lorsqu’elle insère ses stylets pour se nourrir, elle provoque ainsi des déformations sur les fruits. Elle est responsable de l’avortement des bourgeons floraux ou de la chute des jeunes fruits. 

Même de faibles populations peuvent être suffisantes pour causer des pertes de récolte importantes.

La présence de punaises diaboliques sur les grappes de raisins broyées peut affecter la qualité du vin en modifiant son arôme.

MOYENS DE LUTTE


Le moyen de protection le plus satisfaisant est à ce jour la barrière physique par filets Alt’carpo en périphérie des parcelles ou sur les rangs.

Le suivi des populations est réalisé avec des pièges à phéromones.