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NÉMATODE DU PIN


PRÉSENTATION


Le nématode du pin, Bursaphelenchus xylophilus, est un ver microscopique xylophage, ravageur des conifères, classé comme Organisme de Quarantaine Prioritaire.

Il se reproduit, se nourrit et se développe au dépend de ses arbres hôtes (les pins). Il est transmis des arbres malades aux arbres sains par des coléoptères longicornes du genre Monochamus.

Originaire d’Amérique du Nord où le ravageur a été décrit pour la première fois en 1929, le nématode du pin a été introduit en Asie au début du 20ième siècle, où il a provoqué des dégâts considérables. En Europe, il est présent au Portugal depuis 1999 et depuis 2008 en Espagne en foyers limités et en cours d’éradication. La France reste indemne du nématode du pin à ce jour, mais la FORET DES LANDES DE GASCOGNE notamment, est une ZONE A RISQUE EN CAS D’INTRODUCTION compte-tenu de sa proximité avec la frontière espagnole et des enjeux économiques et environnementaux propres à la filière.

Il est important de respecter les mesures mises en place sur le territoire national pour limiter l’introduction et la dispersion de cette espèce invasive qui fait l’objet d’un plan de surveillance organisé selon 3 axes :

  • Sites sensibles
  • Peuplements forestiers
  • Populations de l’insecte vecteur

CYCLES BIOLOGIQUES


Le Monochamus

Il se reproduit (ponte) durant l’été et au début de l’automne sur les pins affaiblis et c’est à ce moment qu’il peut entrer en contact avec le nématode. Les larves de Monochamus issues des œufs pondus dans le bois de l’arbre malade vont ingérer et transporter les nématodes dans la partie supérieure de leur tube digestif.

Au printemps, lors de leur phase adulte, ces insectes volants infectés vont alors se disperser pour effectuer leur nutrition de maturation. Là, ils vont s’alimenter sur les branches et sur les jeunes aiguilles d’arbres sains au niveau du houppier. C’est ainsi qu’ils vont provoquer l’infection sur de nouveaux hôtes par les blessures d’alimentation. La contamination peut aussi avoir lieu lors de la ponte des œufs de Monochamus.

Le Nématode

Le cycle du nématode peut s’effectuer de lui-même à l’intérieur de l’arbre après avoir été introduit par le Monochamus lors de la nutrition de maturation. Il aura alors une phase xylophage durant laquelle il consomme directement les cellules du bois. Dans les branches d’un pin sensible, les nématodes peuvent se reproduire extrêmement rapidement. Dans des conditions favorables (arbre sensible et température élevée) quatre jours suffisent pour une reproduction complète du nématode.

Ce dernier peut également pénétrer dans l’arbre par les encoches laissées lors de la ponte des œufs de Monochamus. Le développement des nématodes se fait dans ce cas en se nourrissant de diverses espèces de champignons associés au bois, comme les champignons responsables du bleuissement (phase mycophage). Ils vont ensuite se regrouper autour des chambres nymphales du Monochamus et pénètrent dans les trachées des larves qui iront contaminer d’autres arbres au stade adulte.

Un certain nombre de dégâts sont alors causés aux arbres infectés, ce qui les affaiblit. Cela profite au Monochamus puisque sa biologie de xylophage secondaire ne l’autorise à se reproduire que sur les arbres malades ou dépérissants.

Le nématode du pin peut également être dispersé par des bois de conifères contaminés, tels que les bois d’emballage, d’arrimage, de copeaux ou de déchets, et les écorces isolées de conifères.


SYMPTÔMES


Les premiers symptômes de dépérissement apparaissent au niveau du houppier des arbres. En effet c’est la zone où se nourrissent essentiellement les Monochamus et où se fait l’introduction du nématode.

Le diagnostic se fait à partir de deux types d’observations :

  • L’observation d’arbres dépérissants : déficit foliaire et/ou jaunissement puis flétrissement généralisé des aiguilles sur un ou plusieurs rameaux, dus à la rupture du transport de l’eau par le xylème causée par la multiplication des nématodes dans l’arbre.
  • L’observation de blessures causées par l’insecte vecteur : lors de la ponte, les Monochamuscreusent des encoches transversales dans l’écorce. Des galeries peuvent également être observées dans le bois lorsque les larves s’aliment en creusant l’aubier. Enfin les larves adultes réalisent des orifices de sortie, généralement arrondis, avec ou sans écorce.

PLAN DE SURVEILLANCE


Le plan de surveillance vise à :

  • Identifier des arbres dépérissants d’essences sensibles ((Sapins, Pins, Cèdres, Mélèzes, Epicéas, Douglas et Tsuga) par des inspections visuelles réalisées en peuplements forestiers ou alignements d’arbres,
  • Prélever des échantillons de bois d’essences sensibles, sur arbres dépérissants, grumes, houppiers au sol en forêt, à l’intérieur d’établissements recevant et stockant du bois, de l’écorce mais également des sites de logistique et entreprises introduisant des marchandises depuis les pays à risque.  
  • Mettre en œuvre un réseau de piégeage de Monochamus, vecteur du nématode.

Le but est d’éviter l’introduction du nématode en France ou d’en limiter son impact en identifiant dès que possible une infestation et en intervenant par l’abattage des arbres.