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Les vers géants à tête de marteau en Gironde

Les vers géants à tête de marteau sont originaires d’Asie et se nourrissent de vers de terre. Si l’envahissement devient important, les lombrics pourraient disparaître de nos sols.

 

PRÉSENTATION


Deux espèces de vers géants à tête de marteau (Bipalium kewense et Diversibipalium multilineatum) ont été découvertes en France au cours d’enquêtes participatives grâce aux signalements de particuliers sur leurs propriétés. Elles ont été introduites par le transport de plantes en pots dans plusieurs départements, tels que les Pyrénées-Atlantiques, la Gironde et en Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Polynésie française).

Vers allongés, plats et minces, le genre Diversibipalium, et le genre Bipalium, sont caractérisés par leur très grande taille et une tête en forme de demi-lune, beaucoup plus large que le corps. En arrière de la tête, un col noir est bien visible. Le dos est de couleur ocre clair et présente 5 bandes longitudinales de couleur noire à grise. Le ventre est de couleur ocre clair. Le ver mesure entre 10 et 40 cm de long.

B. kewense se différencie de D. multilineatum par sa tête, plus sombre, et qui ne porte pas le « point d’exclamation » caractéristique de cette espèce.

CYCLE DE VIE


L’aire de répartition naturelle des vers géants à tête de marteau est en Asie. Les deux espèces sont maintenant cosmopolites dans toutes les régions chaudes du monde. Les espèces préfèrent les climats tropicaux humides mais arrivent à se maintenir dans les zones atlantiques ou méditerranéennes françaises. Elles ont été observées sur le bassin d’Arcachon. Les facteurs limitants sont le climat sec en été et les températures basses en hiver.

Les deux espèces s’observent dans les jardins sous des pots de fleurs, des plaques, des substrats permettant de l’abriter. Il s’observe du printemps à l’hiver en France métropolitaine.  

Ces vers géants se reproduisent de manière asexuée en France métropolitaine et peuvent, par scissiparité (division de l’organisme), donner d’autres individus. Un fragment d’environ 20 mm est libéré à l’arrière du corps ; ce fragment n’a pas de tête, qui repousse ensuite.

Ils se nourrissent de vers de terre parfois plus gros qu’eux. Pour tuer leurs proies, ils utilisent une substance paralysante très puissante, la tétrodotoxine, mille fois plus active que le cyanure.

PROBLÈME POUR LA BIODIVERSITÉ ?


La consommation des vers de terre européens par ces géants venus d’Asie pourrait poser à long terme un problème pour la biodiversité de nos sols. En effet, les espèces animales qui y vivent sont en équilibre avec leur environnement depuis longtemps et l’arrivée d’un prédateur opportuniste peut créer un déséquilibre. Cela engendre un coût écologique et un coût économique. 

Actuellement, il n’existe pas de moyens de lutte contre ces vers à tête de marteau. Mais vous pouvez aider en signalant leur présence.